Le terme d’écologie a été forgé pour la première fois en allemand en 1866 par Ernst Haeckel. L’importance de l’équilibre entre le milieu et les vivants et la nécessité de son étude rigoureuse avaient déjà été en partie théorisées en France par Élisée Reclus avec la notion de milieu géographique.
La préoccupation de l’environnement (l’écologie politique) est quant à elle entrée dans le débat politique et est devenue une préoccupation majeure des citoyens plus d’un siècle plus tard, du fait entre autres de l’urgence climatique. Les travaux de l’écologie scientifique n’ont pas souvent été utilisés par l’écologie politique et les deux écologies sont longtemps restées éloignées l’une de l’autre, tant est grande la distance entre le savant et le politique. Ceci est dû également à l’importance des enjeux (la survie de l’humanité, la régulation de l’économie, la conception de la place de l’homme dans la nature) ; les tensions idéologiques ont fait rage et pris le pas sur les travaux scientifiques, toujours prudents et soumis à falsification comme tout travail scientifique.
Cet article étudie trois instrumentalisations politiques récentes de l’écologie par l’extrémisme de droite en Europe. Successivement (1) l’écofascisme et sa relecture contemporaine, (2) le programme écologiste du RN français, (3) l’écologie intégrale telle que définie par certains groupes religieux.
Revue Cités, n° 92, 2022/4, p. 43-55.
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